L’UNICEF alerte sur la tentation du suicide chez les adolescents

23/09/2014

L’Unicef publie ce mardi 23 septembre une étude nationale sur la souffrance psychologique des enfants et adolescents français entre 6 et 18 ans.

S’appuyant sur des critères sociodémographiques, comme le type de famille, le niveau de vie et la sécurité du quartier, l’étude révèle que plus d’un jeune sur trois est en état de « souffrance psychologique », soit 36,6%.

Les difficultés à se conformer à des standards de consommation, la difficulté à être protégé et reconnu dans les relations familiales, et l’épreuve de la discrimination et du harcèlement, tendent à dessiner une convergence dans les effets, faisant ressortir que :

– Les filles sont globalement plus touchées que les garçons par la souffrance psychologique : 42,2% contre 28,8%.

– Les 15-18 ans sont plus fragiles face à ces difficultés.

– Les enfants et adolescents vivant en famille monoparentale (42,1%) ou en famille recomposée (40%) souffrent plus que ceux qui vivent avec leurs deux parents.

Si la souffrance psychologique s’explique par un effet cumulatif des difficultés, les tensions familiales semblent avoir un effet explicatif significatif.

Ce constat est assez frappant sur le sujet de la tentation du suicide. 31,5% des jeunes consultés affirment avoir déjà pensé au suicide et 11% qui avoir déjà tenté de se suicider.

Parmi les facteurs de passage à l’acte dans une tentative de suicide, l’UNICEF relève que si le fait d’être en tension avec son père renforce 1,7 fois plus le risque d’idées suicidaires, c’est le sentiment de ne pas pouvoir compter sur sa mère (sentiment de protection) et pour sa mère (sentiment de reconnaissance) qui tend à augmenter de 1,91 fois plus le passage à l’acte, avec le harcèlement sur les réseaux sociaux (3,17 fois plus) et l’insécurité à l’école 1,86 fois plus). Là encore, les filles sont plus nombreuses que les garçons à déclarer penser au suicide (34,1% contre 19,5%) et avoir fait une tentative de suicide (12,7% contre 8%).

Ces données mettent en exergue l’impact du contexte social et familial dans les moments clés du développement de l’enfant et de l’adolescent. Elles soulignent également les inégalités existantes entre les enfants, avec des fragilités et des souffrances psychologiques qui peuvent être accentuées par un contexte de tension familiale.

Enfin cette étude permet de tirer une sonnette d’alarme : il est urgent pour la France de travailler à favoriser un équilibre social et familial qui soutienne et accompagne le bon développement de l’enfant et des adolescents, dans un contexte économique difficile (chômage, faibles revenus, …) où les parents sont eux aussi éprouvés et parfois en perte de repères.

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