Le Québec a adopté le 5 juin 2014, à 94 voix contre 22, une loi concernant les soins en fin de vie englobant les soins palliatifs et une « aide médicale à mourir ».
Fait inhabituel, les partis d’opposition ont voté à l’unanimité en faveur du texte, alors que ce sont des députés libéraux du parti de l’actuel premier Ministre Philippe Couillard qui s’y sont opposés. Cette loi, qui ne concerne que la province du Québec et qui ne sera pas appliquée avant 18 mois, devrait être contestée par le gouvernement fédéral dans la mesure où l’euthanasie et le suicide assisté y sont interdits par le code pénal canadien.
Plusieurs ministres libéraux se sont opposés à cette loi dont Christine Saint Pierre, ministre des Relations internationales. « Ma conscience me dit que ce projet de loi-là, il va à l’encontre de la morale, il va à l’encontre de la vie, c’est de l’euthanasie et je pense qu’on a enrobé le terme euthanasie comme quand on était des petits enfants et qu’on nous mettait une pilule enrobée dans le sirop », a-t-elle confié avant la période des questions à l’Assemblée nationale, le jour du vote.
Plusieurs associations de citoyens, dont Vivre dans la Dignité ou encore le Rassemblement Québécois contre l’euthanasie, se sont mobilisées depuis de nombreux mois. Elles ont dénoncé cette loi comme une transgression à l’interdit de tuer, principe qui constitue l’un des fondements essentiels de la médecine. Elles sont déterminées à poursuivre leur opposition, y compris devant les tribunaux, contre l’injustice d’une loi qui ne protège plus les personnes vulnérables.