A l’ouverture du procès du docteur Nicolas Bonnemaison, jugé par la cour d’assises de Pau, pour “l’empoisonnement” de sept patients âgés, Alliance VITA alerte sur l’urgence de garantir la protection des personnes âgées les plus vulnérables par notre système de santé. Si le Gouvernement prend le risque de bouleverser l’équilibre de la loi Leonetti, Alliance VITA, avec les Français attachés à la confiance entre soignants et soignés, sera au cœur d’une vaste mobilisation unitaire dans la rue.
Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et auteur de La bataille de l’euthanasie : « Il appartient à la justice d’évaluer les faits qui sont reprochés au docteur Bonnemaison. Nous sommes cependant stupéfaits des cautions qu’il a reçues depuis la médiatisation de cette affaire en août 2011. Notre société serait-elle prête à fermer les yeux sur l’administration de la mort à autrui, à partir du moment où la victime est âgée ? Certaines personnes âgées fragiles que nous accompagnons subissent déjà une forme d’euthanasie sociale. Parfois, elles sentent qu’elles encombrent leur famille comme si leur vie n’avait plus de valeur, comme si elles avaient « fait leur temps ».
Nous le constatons avec notre service d’écoute et d’aide SOS Fin de vie : les personnes âgées ont un besoin urgent de se sentir défendues et protégées au sein même de notre système de santé. Ce sont les premières à pâtir du surmenage du personnel médical, de lacunes en matière de formation voire d’une forme de toute puissance, qui causent de trop nombreuses maltraitances. Or, la maltraitance ultime pour les personnes âgées fragiles, c’est bien l’euthanasie. Le procès Bonnemaison nous alerte donc sur les moyens de prise en charge de la dépendance et, plus globalement, sur la place des personnes âgées dans notre société. Son issue doit renforcer la confiance entre les soignants et les soignés. Nous participerons donc à une vaste mobilisation de rue si le Gouvernement prend le risque de bouleverser l’équilibre de la loi Leonetti en y introduisant l’euthanasie ou le suicide assisté. »
Alliance VITA rappelle que le docteur Bonnemaison a justifié devant la presse ses injections de produits létaux en prétextant le consentement des proches : « Avec les familles, on sait que ça se fait dans un regard, une poignée de main ». Les promoteurs de l’euthanasie légale jouent aujourd’hui sur cette confusion en mettant en avant « consentement éclairé » et « directives anticipées » comme si l’euthanasie devait relever d’un droit opposable. En réalité, si l’interdit du meurtre était effacé du code pénal, des personnes âgées fragiles ou isolées se sentiraient exclues ; celles qui auront dit qu’elles « n’en peuvent plus » seraient vite prises au mot.
Alliance VITA anime le service d’écoute et d’aide SOS Fin de vie. Elle diffuse la carte « Vigilance fin de vie » et le guide des « 10 idées solidaires » envers les personnes en situation de dépendance.