Trois questions à Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porte-parole de la Manif pour tous
Comment se sont décidées les manifestations du 2 février 2014 ?
En étroite concertation au sein de la Manif pour tous, où VITA a toute sa place. Depuis le tout début de ce mouvement, nous sommes témoins et acteurs d’un élan populaire qui dépasse notre propre compréhension. En 2013, nous avons déjoué tous les pronostics en réussissant quatre énormes manifestations malgré l’apparente défaite législative. Je dis « apparente », parce que, en effet, la loi Taubira n’a pas satisfait ses promoteurs : nous sommes parvenus à en faire sortir la PMA avec « donneur de sperme » pour les femmes homosexuelles, qui prive l’enfant de toute référence paternelle.
L’annonce d’une nouvelle date de manifestation en 2014, sur ce point précis de la PMA, que des députés pensaient intégrer à la « Loi famille », était un pari risqué. En principe, les mouvements sociaux ne durent qu’une année scolaire. Et le pouvoir en place avait tout fait pour nous démobiliser, d’abord en nous ignorant, ensuite en nous provoquant par une répression disproportionnée. Monsieur Valls avait même annoncé par avance une « radicalisation » et des violences le 2 février…
Pourquoi un tel succès ?
D’abord parce que les manifestants ont répondu présents, dans une magnifique autodiscipline, c’est-à-dire sans céder à la tentation de la violence… Pour ma part, je pense que la ténacité paisible n’est pas seulement le seul mode d’action légitime, dans un contexte démocratique : c’est aussi le plus efficace, dans la durée. Même si le pouvoir semble parfois céder devant la violence.
Par ailleurs, nos manifestations sont arrivées dans le contexte d’une controverse très médiatisée sur l’idéologie du Genre à l’école : l’éducation nationale, prise la main dans le sac, en flagrant délit d’endoctrinement des élèves dont elle trouble les repères dans le dos des parents… De quoi les mobiliser !
Quelle est la portée des manifestations du dimanche 2 février 2014 ?
A court terme, le gouvernement a reculé. Peut-il perdre ses forces dans cette bataille idéologique quand l’emploi est le souci prioritaire pour l’immense majorité des Français ? Mais pour le moyen terme nous devons rester très vigilants car les idéologues qui influencent le pouvoir comme Caroline Fourest (et ses amies Femen) ne désarment pas. Je l’ai constaté en débattant avec elle sur la Chaîne parlementaire le 3 février ; de même face au porte-parole du PS David Assouline le même soir sur I-Télé. Les parlementaires les plus idéologues vont tout faire pour revenir par le biais d’amendements.
C’est à long terme que notre ténacité donnera ses fruits. Les journalistes sont stupéfaits : ils savent que personne d’autre que notre famille de pensée n’est capable de se mobiliser ainsi ; ils parlent d’une « troisième force » avec laquelle il faudra compter durablement. Comprendront-ils que l’altruisme est la source d’une extraordinaire énergie ? Elle anime les volontaires de nos équipes VITA et c’est dans cet esprit que des générations nouvelles se préparent aujourd’hui à s’engager. Pour bâtir une société respectant toute l’humanité, avec une priorité pour les plus fragiles. Autrement dit pour une écologie humaine.
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