Faut-il admirer un feu de paille éphémère qui embrase le ciel ou le feu qui sait couver sous la cendre, résister à l’orage et se ranimer, tenace, quand on le croit mort ?
En matière d’amour comme pour un mouvement social, nous savons combien ce qui est gagnant est ce qui sait tenir au-delà de l’épreuve. Ce rapprochement n’a rien d’anodin car l’amour est notre cause. Le pouvoir en place sait tout cela. C’est la raison pour laquelle il a tout fait pour éteindre notre flamme, nous faire taire et nous décourager. C’est aussi la preuve qu’il nous craint.
Que craint-il ? Aucunement l’insurrection qu’il a voulu provoquer, pas plus que l’intégrisme ou l’extrémisme dont il est si prompt à nous accuser. Il craint notre mesure, nos arguments et notre paisible détermination.
Sa représentation de la société ne connait que les rapports de force catégoriels : que nous ne défendions pas nos intérêts personnels, mais une conception altruiste et immuable de la vie, le désarçonne. Notre douceur surtout lui est insupportable. Comme lui est insupportable le fait que nous ayons conquis paisiblement la culture de la rue qu’il croyait monopoliser. Il n’imaginait pas déclencher un élan protestataire de masse, mobilisant toutes les générations, au point que notre mouvement marquera l’histoire de notre pays. Notre mobilisation n’a-t-elle pas déjà fait naître chez beaucoup un intense désir d’engagement durable au service de la cité ? Quelle promesse !
Le couvercle de l’oppression idéologique que nous avons soulevé ne doit donc pas retomber. Certes, nous avons fait reculer le gouvernement sur la PMA ; mais nous le savons tenté par la fuite en avant sociétale… Le laisserons-nous masquer son impuissance économique et sociale par un retour de bâton anti-familles ? Quitte à nous piétiner ? Quitte à liquéfier davantage notre société ? Option fatale pour la cause des plus fragiles, des enfants, des sans-voix.
Ils sont notre avenir. C’est pour eux que nous devons tenir et durer. C’est en leur nom que nous descendrons à nouveau dans la rue le 2 février. Pour deux manifestations capitales !
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