Chambéry, suspicion d’euthanasies

13/12/2013

Jeudi 12 décembre 2013, une aide-soignante a été mise en examen pour 6 empoisonnements et 3 tentatives d’empoisonnement de résidents d’une maison de retraite près de Chambéry.

Les décès sont survenus depuis le mois d’Octobre 2013 dans l’établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) rattaché au centre hospitalier de Chambéry. Elle aurait administré un « cocktail de psychotropes » à neuf pensionnaires, dont trois ont survécu.

Les victimes étaient octogénaires, « en bonne santé, avec les fragilités liées à leur âge, mais elles n’étaient pas en fin de vie » selon la déclaration du vice-procureur Dietlind Baudouin. L’aide-soignante dit avoir voulu soulager leur souffrance. Mais « on arrive pas à savoir ce qu’elle entend mettre sous ce terme » souligne le vice-procureur.

La suspecte est une personne perçue comme sereine et posée. L’été dernier, elle aurait vécu la mort de sa mère comme un grand traumatisme générateur d’une fragilité pour laquelle la suivait le médecin du travail.

Cette affaire judicaire n’est pas sans rappeler celle de Christine Malèvre[1. Voir La Bataille de l’euthanasie, de Tugdual Derville, Editions Salvator, 2012 ; le chapitre 2 est consacré à cette affaire], infirmière considérée comme un “modèle de compassion et de proximité de ses patients” à l’hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Lorsque cette dernière était passée aux aveux le 7 juillet 1998, elle revendiquait les meurtres de 30 patients incurables ; elle sera finalement condamnée à 12 ans de réclusion criminelle pour l’euthanasie de 6 personnes. A l’époque, les médias comme de nombreuses personnalités politiques l’avaient non seulement “acquittée” dès ses premières déclarations, mais surtout promue au rang d’icône “dévouée, isolée, trop humaine, pas assez froide et distante“.

La presse semble cette fois s’être emparée d’une autre terminologie en qualifiant l’aide-soignante de Chambéry d’“empoisonneuse“.

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