Retour sur l’émission de Wendy Bouchard sur Europe1 le jeudi 28 novembre 2013, avec la “confrontation” François de Closets représentant l’ADMD et Tugdual Derville.
D’emblée l’animatrice présente le débat de manière truquée : souffrir ou mourir (1) !
Il est très important de noter que le format de l’émission (temps d’expression chronométré !) ne permet pas d’aborder finement une question de société très intime et douloureuse.
De ce fait, la vision globale de Tugdual Derville qui prend en compte – au-delà des craintes et des angoisses de chacun devant la maladie et la mort – la situation des plus vulnérables, des sans voix, ne peux être expliquée, entendue. Bien que son analyse repose sur l’expérience d’écoute des personnes en fin de vie et de leurs proches, et aussi sur les faits ! Ce qui se passe en Belgique nous alerte et l’on constate que la loi, loin de cadrer les pratiques, entérine successivement les dérives.
En face, le sympathique François de Closets est apparu extrême et virulent dans ses propos :
« JE choisis ma mort, JE ne veux pas que VOUS m’imposiez votre vision du monde, J’AI le droit d’être assisté pour mourir, JE ne suis plus digne si je ne le ressens pas, JE refuse l’agonie… »
Terrible déni du réel de la mort et de la violence de l’acte euthanasique (qui ne peut éviter l’agonie!), refus du dialogue… Et surtout un ultra individualisme qui empêche les partisans de l’euthanasie de comprendre que leur désir met en danger les plus fragiles d’entre nous, ceux à qui l’on confisquera la parole pour dire à leur place, ceux qui seront écrasés par une médecine toute puissante qui aura droit de vie et de mort.
Mais il faut faire bien attention, cette émission partisane caricature tous les participants. Les médias occultent la vraie question qui est tabou, ce qu’est la mort dans notre société. Et trop souvent les médias empêchent les vrais dialogues. Tugdual Derville témoigne que la rencontre chaleureuse a bien eu lieu. Après, en coulisse. Il faut bien avoir en tête que – sur ces sujets si sensibles – la relation personnelle importe bien plus que les opinions.
(1) Les médecins savent aujourd’hui prendre en charge les souffrances physiques et accompagner, en soins palliatifs, les souffrances psychologiques