Le film « Miele » aborde le sujet de l’euthanasie du point de vue de l’ange de la mort. Beaucoup de critiques estiment que le sujet est abordé avec délicatesse, sans parti-pris idéologique et sans chercher à répondre à la question éthique de l’euthanasie. L’itinéraire d’Irène, qui remet en question sa pratique des euthanasies clandestines suite à une rencontre, est effectivement émouvant.
Le traitement du sujet suscite pourtant deux questions. Tout d’abord, en mettant en scène un ange de la mort en pleine action, ce film, délibérément ou malgré lui, ne contribue-t-il pas à banaliser cet acte, ses motivations, et à faire entrer son principe dans la normalité, comme un aboutissement inéluctable des situations dramatiques qui sont présentées ? Mais surtout, Irène ne change son approche de la fin de vie que face à la demande de suicide d’un bien-portant. Pourquoi le bien portant mérite-t-il qu’on le détourne du suicide, et pas la personne malade, vieille ou handicapée ? Quelle est donc cette hiérarchie dans la compassion ?
Rappelons-nous que toute personne, quel que soit son état, est fondamentalement digne que l’on prenne soin d’elle, et mérite que l’on mette tout en œuvre pour que sa vie ne soit jamais ressentie comme un fardeau.
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