Le gouvernement vient d’annoncer qu’il était favorable à la vente des tests de grossesse et d’ovulation hors des pharmacies, mesure qui pourrait être ajoutée par amendement au projet de loi Consommation. Présentée comme une avancée pour faciliter leur accès aux femmes, la distribution hors pharmacie devrait être selon la ministre des Droits des Femmes accompagnée notamment d’une information sur la contraception et l’IVG.
Le projet de loi Consommation, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 3 juillet 2013, doit instaurer de nouveaux outils de régulation économique pour rééquilibrer les pouvoirs entre consommateurs et professionnels. Ce texte est examiné par le Sénat à partir du 10 septembre 2013. Un amendement vient d’être présenté au Sénat, soutenu par le gouvernement, pour que les tests de grossesse soient en vente libre hors officine. Ces produits d’utilisation courante ne nécessitent aucune prescription particulière.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes, plaide dans un billet publié dans son blog en faveur de cette distribution qui pourrait permettre de faire baisser les prix. Elle précise : « J’ai souhaité que cette mesure soit accompagnée de la diffusion dans les notices et sur les boîtes de messages d’information. Il sera rappelé aux femmes la nécessité de consulter un médecin en cas de test positif mais aussi les conseils qu’elles peuvent trouver en matière de contraception ou d’interruption volontaire de grossesse auprès des centres de planification et d’éducation familiale ».
Rappelons que ces tests sont indicatifs et doivent ensuite être confirmés par une prise de sang et une consultation médicale. Des centaines de milliers de femmes les utilisent dans l’espoir d’être enceinte. Pour Alliance VITA, qui accompagne avec son service SOS Bébé des milliers de femmes chaque année sur des questions liées à la grossesse, faciliter l’accès à ces tests ne pose pas de problème particulier. Par contre, elle s’inquiète du détournement qui pourrait s’opérer si ces tests sont accompagnés systématiquement d’informations sur l’IVG, et de la violence que cela peut provoquer chez les femmes qui veulent tout simplement savoir si elles sont enceintes. Pourquoi ne pas informer les femmes des aides à la maternité ? La découverte d’une grossesse potentielle au moment du test est un moment d’intimité et d’extrême émotion qui doit être respecté, en toute neutralité.