Le mardi 4 juin 2013, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a obtenu que le projet de loi “pour la refondation de l’école” n’introduise pas une sensibilisation à la théorie du genre à l’école primaire. Selon l’article voté mardi soir en deuxième lecture par l’Assemblée nationale, l‘école sensibilisera les élèves à “l’égalité entre les femmes et les hommes”. Comme les sénateurs, les députés ont renoncé à faire référence à “l’égalité de genre”.
Il s’agit de la confirmation d’un recul symbolique, lié au mouvement social qui s’est levé contre la loi Taubira. Ce recul est d’ailleurs intervenu au lendemain d’un rassemblement contre ce texte organisé au pied du ministère de la famille par la Manif pour tous, en présence de l’un de ses porte-parole, Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA.
Le 24 mai 2013, pendant les débats au Sénat, le ministre de l’Education nationale avait déjà obtenu le retrait d’un amendement similaire pour “ne pas alimenter ces polémiques malsaines, qui dégradent le débat sur l’école” et éviter “un débat idéologique malsain qui déchaînera de mauvaises passions.” L’amendement initial, celui qui a déclenché la polémique, avait été déposé par la députée Julie Sommaruga (PS) dont le texte était ainsi rédigé : “Elle [la formation] assure les conditions d’une éducation à l’égalité de genre.” Mme Sommaruga avait expliqué le 28 février 2013 vouloir “substituer à des catégories comme le sexe ou les différences sexuelles, qui renvoient à la biologie, le concept de genre qui lui, au contraire, montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites.”
La reculade gouvernementale peut être analysée comme une première prise en compte par le pouvoir en place du mouvement protestataire contre la loi Taubira. Saluant une victoire d’étape, VITA reste cependant en posture de vigilance absolue contre toute présence d’une idéologie qui prétend enseigner aux écoliers l’indifférenciation sexuelle.