Le projet de loi « visant à ouvrir le mariage aux couples de personnes de même sexe » – c’est le titre officiel du texte- arrive en discussion devant la commission des lois de l’Assemblée nationale ce mardi 15 janvier 2013, 48 heures après la manifestation monstre qui aura réuni sans doute plus d’un million de personnes à Paris dimanche.
Ceux qui auront participé à la manifestation de dimanche pourront témoigner qu’elle était bien éloignée des caricatures trop faciles dans lesquelles on a voulu l’enfermer.
L’immense foule était paisible, joyeuse et déterminée. Une foule complexe, rassemblant dans un même mouvement : styles, spiritualités, options politiques, origines ethniques, avec un souci commun : parler au nom de l’enfant, réclamer la protection des plus fragiles, récuser un projet qui créera des injustices envers les enfants.
C’est sur des réalités élémentaires que le mouvement s’est construit : un enfant est toujours issu d’un homme et d’une femme. Le mariage, c’est entre un homme et une femme, pour constituer un foyer et protéger au mieux les enfants
Evidemment, de nombreux enfants n’ont pas la chance de vivre dans ce contexte : familles recomposées, personnes seules seules élevant leurs enfants après une séparation ou un deuil, couples homosexuels construits alors qu’un des membres était déjà parent, femmes homosexuelles ayant eu recours à la PMA avec don de sperme à l’étranger. Ces situations sont fréquentes et méritent d’être soutenues. Et si des aménagements du droit doivent être trouvés, il faut les mettre en œuvre.
Voilà qui ne justifie pas pour autant de déconstruire le mariage. Et encore moins de normaliser et d’institutionnaliser par avance et délibérément des situations qui priveraient un enfant de ses deux parents. Ne pas stigmatiser les familles existantes, c’est une chose, mais délibérément casser les repères de la filiation, c’en est une autre.
Les conséquences de cette redéfinition du mariage seront multiples : ouverture des droits à l’adoption, bouleversement de l’assistance médicale à la procréation qui serait ouverte aux couples de lesbiennes, ouverture de la revendication pour les couples d’hommes de se voir autoriser un accès à la « procréation » et donc aux mères porteuses.
Un enfant est toujours issu d’un père et d’une mère. L’évidence est telle que de prétendre la nier n’est rien d’autre qu’un déni de la réalité. La mobilisation était telle, hier, que vouloir la minimiser et refuser de la prendre en compte n’est rien d’autre qu’un déni de la réalité. Ces dénis ne sont-ils pas, au fond, révélateurs d’une forme d’enfermement idéologique de la part du gouvernement ? Si tel est les cas, cela n’augure rien de bon pour la suite des événements.
Seul signe encourageant, dimanche soir, l’Elysée a reconnu du bout des lèvres que la manifestation était « consistante ». Espérons que la réponse apportée aux centaines de milliers de français qui ont demandé à être entendus soit elle aussi « consistante ».