Paris, le 17 juillet 2012
Réaction d’Alliance VITA à l’intervention de François Hollande sur la fin de vie
« Une prise de conscience, mais une dangereuse ambiguïté »
Alliance VITA prend acte des annonces effectuées par le président de la République en visite dans un centre de soins palliatifs : une réforme concernant ces soins palliatifs et la relance du débat sur la fin de vie avec une mission confiée au professeur Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE).
Sur le principe, VITA salue le constat effectué par le président de la République quand il relève la grave insuffisance de l’offre soins palliatifs et reconnait qu’ils n’ont pas seulement un coût mais constitue un investissement pour l’ensemble de la société. C’est ce qui transparait dans les situations confiées au service d’écoute SOS Fin de vie : un accompagnement paisible des personnes gravement malades à l’approche de leur mort contribue à la paix sociale. Il éteint par ailleurs l’immense majorité des demandes d’euthanasie, notamment quand les soignants sont correctement formés à la lutte contre la douleur. Un grand travail d’explication, de promotion et de développement des soins palliatifs s’avère aujourd’hui vital. D’autant que les Français ignorent encore largement l’apport précieux des soins palliatifs.
Alliance VITA est donc prête à participer à la concertation sur le thème de la fin de vie sous l’égide du professer Didier Sicard.
Comme l’explique toutefois le cancérologue Xavier Mirabel, président de VITA et expert médical du site d’écoute SOS fin de vie, « si nous espérons que cette visite marque un progrès dans la compréhension des soins palliatifs par le président de la République, son intervention, au terme de sa visite reste ambigüe : François Hollande peut-il à la fois se féliciter de la loi Leonetti, votée à l’unanimité, qui récuse clairement acharnement thérapeutique et euthanasie, et envisager d’ouvrir la porte à « un acte médical assumé », qui ne peut être autre chose qu’une injection létale ? Je rappelle que le mouvement des soins palliatifs estime clairement l’euthanasie incompatible avec les soins palliatifs. VITA reste donc particulièrement vigilante face à toute idée de considérer l’injection létale comme un acte médical, expression utilisée par François Hollande. Nous sommes par ailleurs aujourd’hui très soucieux de voir l’euthanasie présentée comme une exception. Comme l’attestent les exemples belges et hollandais, un interdit aussi fondateur pour la confiance soignants-soignés que celui de tuer s’effondre vite à partir du moment où la porte est ouverte à l’exception. »
Engagée dans la sensibilisation en faveur des soins palliatifs, contre l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie, VITA anime le service d’aide et d’écoute SOS fin de vie (www.sosfindevie.org) et a été régulièrement auditionnée au Parlement sur ces sujets. Pendant la campagne présidentielle, elle a réalisé un Tour de France de la Solidarité dans 50 villes contre la tentation de l’euthanasie et pour la promotion des soins palliatifs. (voir sur www.alliancevita.org).