Selon une étude TNT Sofres publiée le 19 juin 2012 pour le CSA sur la protection du jeune public de la télévision : «Enfants et adolescents ont désormais l’habitude de regarder seuls la télévision et ont de plus en plus accès à des contenus violents ou pornographiques inadaptés pour leurs âges, au grand désarroi des parents.» AFP – 19 juin 2012.
Dans un focus «Adolescents et pornographie», l’étude souligne que « regarder un tel contenu est devenu – pour les garçons- un premier rite de passage vers la sexualité et/ou à l’âge adulte.»
En février 2012, un rapport sur l’avortement et la contraception des jeunes commandité par le Secrétariat d’Etat chargé de la jeunesse dénonçait les méfaits de la pornographie sur la sexualité des jeunes. Une des mesures des rapporteurs préconisait d’«organiser une résistance institutionnelle, collective et sociétale à la diffusion libre et marchande de la pornographie auprès des jeunes (taxation dissuasive de l’exploitation et de la vente de pornographie, et information précoce des jeunes sur les dangers de cette addiction).» Le professeur Israël Nisand, auteur du rapport, alertait : « « Nous avons confié l’éducation des enfants à la pornographie ». Conséquence, selon lui : « une construction de la sexualité anormale ». Les adolescents, trop peu informés, vont chercher les réponses à leurs questions sur internet.» Express.fr -16 février 2012.
Selon une enquête menée dans 1.132 collèges par Calysto en 2009-2010, 82 % des 11-13 ans ont déjà été confrontés à une image pornographique via la Toile.
Chantal Jouanno, sénatrice, auteur du rapport « Contre l’hypersexualisation, un nouveau combat pour l’égalité », dénonce également le phénomène de la banalisation de la pornographie. Elle répondait au quotidien Le Figaro, le 4 mars 2012, sur l’enjeu le plus important de l’hypersexualisation des filles. « Ce phénomène a un véritable enjeu sociétal. Car au-delà des petites filles, c’est l’ensemble de la société qui est hypersexualisée. La banalisation de la pornographie est tellement insidieuse qu’on ne sait même plus la voir, encore moins s’en choquer, or c’est très choquant. Aujourd’hui, les enfants construisent leur identité sur une régression de l’égalité homme-femme (…) ».