Le vrai tournant sera culturel

07/05/2012

L’élection d’un président de gauche ne changera pas fondamentalement l’organisation économique de notre pays.

Sur la croissance, les impôts, la vie en entreprise, l’écologie, les engagements de François Hollande vont donner des inflexions différentes, mais pas de bouleversements majeurs, tant les marges de manœuvre sont étroites. Si l’on compare avec l’arrivée de la gauche au pouvoir dans les années 80 ou 90, sur une échelle de 1 à 10 en ampleur de changement, le programme commun de Mitterrand vaut 7/10, les 35 heures de Jospin-Aubry 5/10, et les mesures de Hollande 1 ou 2/10.

Dans le domaine social également, il ne faut pas s’attendre à des ruptures fortes. Sur l’immigration, le logement, la santé, l’éducation, les prestations sociales, une analyse comparative montre finalement peu de différences avec les propositions de la droite. Quand on enseignera cette période de l’histoire à nos petits-enfants, on ne signalera rien de vraiment significatif.

Le vrai changement sera culturel. Quelques mesures passées assez inaperçues vont ébranler les fondements-même de notre organisation de la famille, cellule de base de toute société. Ce qui fait l’objet d’un consensus millénaire sur tous les continents, point commun entre toutes les civilisations, la gauche française de 2012 va s’estimer légitime pour le changer :

  • rupture sur le mariage comme engagement d’un homme et d’une femme, avec la possibilité de marier deux hommes ou deux femmes ;
  • rupture sur le droit de l’enfant d’être conçu et élevé par un père et une mère, avec l’adoption et la procréation artificielle pour deux personnes de même sexe ;
  • rupture sur la solidarité entre générations (qui suppose d’accompagner ses « vieux » jusqu’à la mort), avec la légalisation de l’euthanasie.

Au nom de quelles valeurs supérieures s’arroger le pouvoir de modifier ce qui est universellement reconnu comme la base de toute vie en société ? La majorité des arguments avancés repose sur une certaine conception de la liberté de l’homme, ou plutôt de la liberté des adultes au détriment de celle des plus jeunes et des plus âgés.

Il est fait appel également au principe d’égalité : toute différence de traitement est refusée comme une discrimination inacceptable, alors que la véritable égalité consiste justement à traiter différemment des situations différentes.

Liberté… Egalité… Que d’erreurs va-t-on commettre en vous invoquant ! Et que va-t-il rester de la Fraternité ?

Une société qui ne prend plus vraiment en compte les intérêts de ses membres au début et à la fin de la vie, comment peut-elle rester véritablement fraternelle ? On le sait pourtant : la valeur d’une civilisation se mesure au respect accordé à ses membres les plus vulnérables…

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