Michèle de Somer est décédée d’un cancer en juillet 2011. Son livre posthume (Donnez à mon fils le droit de mourir, par Michèle de Somer avec Frédéric Veille, Editions City) est cosigné par le journaliste auquel on doit également l’ouvrage attribué à Vincent Humbert (Je vous demande le droit de mourir*) paru le lendemain du passage à l’acte de sa mère.
C’est aujourd’hui une sœur d’Eddy de Somer qui prend le relais de la revendication euthanasique dans les médias. Elle tente de mettre Nicolas Sarkozy en porte-à-faux, en lui reprochant de ne pas avoir rendu visite à son frère, contrairement à sa promesse, alors que le président de la République avait accéléré la recherche d’une solution d’accueil pour le jeune homme au décès de sa mère.
La presse avait déjà parlé de ce drame le 26 septembre 2003, comme d’une réplique de l’affaire Humbert. Puis en 2011, lors du décès de Michèle de Somer. Marie Humbert affirmait alors : « Je crois que son ultime désir était de pouvoir partir avec son fils. Malheureusement, personne ne l’a écoutée. » Et la mère de Vincent demandait « qu’on puisse laisser partir les enfants qui le désirent ou même s’ils ne le désirent pas ».
Pour Alliance VITA, au-delà du drame familial qui peut expliquer la revendication de l’euthanasie par une famille éprouvée puis endeuillée, c’est un plan média soigné qui est aujourd’hui mis en œuvre. Or, il faut souligner que le jeune Eddy est actuellement pris en charge par une institution de vie, qu’il n’est aucunement en fin de vie et, d’ailleurs, qu’il ne demande pas cette euthanasie qu’on réclame pour lui. L’affaire est donc emblématique de ce qui passerait si l’euthanasie est dépénalisée : on l’imposerait très vite à des personnes vulnérables et sans défense, incapables de s’exprimer.
* Tugdual Derville souligne, dans sa propre enquête La Bataille de l’euthanasie (Salvator, 2012) que le livre de Vincent Humbert n’a pas pu être écrit ni même dicté par le jeune homme mort à Berck-sur-Mer. Sur l’affaire de Somer, lire p.202-203.