Source : extrait d’une interview donnée par Jean-Luc Mélenchon au magazine La Vie le 23 janvier 2012
« La Vie : Le programme du Front de gauche, c’est « l’humain d’abord ». N’y a-t-il pas une contradiction à être antilibéral sur le plan économique, mais libéral sur les questions de mœurs ? À être pour le mariage et l’adoption homosexuels ?
Jean-Luc Mélenchon : L’orientation sexuelle n’est pas un choix. Elle a même posé de grandes difficultés aux homosexuels compte tenu de l’opposition de la société sur la base de préjugés tels que : « l’homosexualité est un choix individuel » ou « un vice ». Ils assument leur situation et pensent que les amours sont égales en dignité. Dès lors que des gens s’aiment, ils doivent pouvoir vivre ensemble normalement. En 1988, le hasard de la politique m’a mené dans une réunion avec une association appelée Gays pour la liberté. Les membres m’avaient interpellé sur les drames affreux que certains vivaient à la mort de leur compagnon. C’est pourquoi j’ai déposé le premier texte de loi sur le partenariat civil, devenu le pacs. J’ai répondu à un appel humain. Ces gens s’étaient choisis d’amour. Quand des homosexuels ont commencé à me parler de mariage, ça m’a bien fait sourire, car je ne suis pas partisan du mariage pour moi-même ! Ce n’est pas pour le proposer aux autres ! Mais raisonnablement, quelle objection opposer au mariage des homosexuels ? Aucune. La communauté humaine a intérêt à ce que les démarches d’amour soient reconnues et validées par elle. »