Paris, le 26 janvier 2012
Alliance VITA dénonce la mesure n°21* du programme de François Hollande qui promet la légalisation de l’euthanasie :
« Un texte régressif, à rebrousse-poil des pays européens et de la vraie solidarité »
Mercredi 25 janvier 2012, le candidat du parti socialiste a fait inscrire dans son programme une mesure instaurant l’euthanasie, avec des critères extrêmement larges, alors que ce même jour l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe venait de voter une résolution incitant ses 47 Etats membres à l’interdire formellement.
Pour Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA, « la mesure n°21 du programme de François Hollande est particulièrement dangereuse :
– Son vocabulaire est aseptisé : ni le mot « euthanasie », ni les mots « mort » ou « mourir » n’y figurent. Pourquoi cacher la réalité ?
– Or, le texte ouvre la porte à l’euthanasie, largement. Il prévoit notamment que des personnes qui ne seraient pas en fin de vie, ou des personnes ayant des « souffrances psychiques », puissent demander l’euthanasie. L’adjectif « insupportable » utilisé à ce propos relève du piège dialectique : qui peut vérifier la validité du critère de « souffrances psychiques insupportables » ? Comment s’assurer qu’elles ne peuvent être apaisées ? Qui peut prétendre demander à un patient de « supporter l’insupportable » ?
– Le texte laisse surtout croire que donner la mort pourrait relever de « l’assistance médicale pour terminer sa vie dans la dignité », prenant à son compte le grave contresens sur ce dernier terme. En réalité, ce sont les soins palliatifs qui constituent la réelle aide dont les personnes en fin de vie ont besoin pour mourir dans la dignité. Et, comme l’a précisé la SFAP, soins palliatifs et euthanasie sont incompatibles ».
Alliance VITA demande aux candidats à l’élection présidentielle de conduire un « plan dépendance » intégrant des efforts accrus en faveur de la culture palliative. Elle déplore le peu de place laissée aux personnes âgées et dépendantes dans le programme socialiste.
Alliance VITA salue la résolution historique votée le 25 janvier 2012 par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Elle contient une disposition qui écarte fermement l’euthanasie. Son vocabulaire est sans ambigüité : « L’euthanasie, dans le sens de l’usage de procédés par action ou par omission permettant de provoquer intentionnellement la mort d’une personne dépendante dans l’intérêt allégué de celle-ci, doit toujours être interdite. » Une telle résolution situe le programme socialiste – de même que les rares pays ayant légalisé l’euthanasie – dans une posture régressive, à rebrousse-poil de la véritable solidarité.
*Nota : Texte de la mesure n°21 du programme du candidat Hollande : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »