Terre surpeuplée d'immortels ?

15/11/2011

L’annonce du rajeunissement des cellules de centenaires par des chercheurs français relance deux fantasmes antagonistes : l’immortalité… et la surpopulation. Cela n’est pas (totalement) étonnant : le rajeunissement, c’est tout de même un très vieux rêve ! Mais nos chercheurs sont-ils vraiment en passe de mettre au point un élixir de jouvence ?
A ce stade, malgré l’enthousiasme légitime que suscitent des travaux confirmant que les progrès médicaux sont possibles sans détruire d’embryons, n’extrapolons pas. Une thérapie qui nous permettrait de rester jeunes n’est aucunement d’actualité.
Sans céder au fantasme de l’immortalité, il reste probable que la recherche en médecine régénérative nous permette de vivre plus longtemps. Des travaux sur les cellules souches de sang de cordon ont déjà permis d’aboutir à des thérapies.
Surgit alors la question de la surpopulation. Etant donné le mal que certains se donnent pour limiter les naissances, nous pouvons imaginer leur terreur face à un allongement de la durée de vie. A quoi bon faire naître moins d’enfants si nous vivons plus longtemps ?
L’idée de limiter la natalité parce que nos enfants seraient un poids est profondément choquante. Au lieu de se réjouir de la richesse de la vie humaine, voilà qu’elle devient un coût. Mais que nous puissions suspecter certaines personnes de vivre trop longtemps, cela me terrifie davantage encore.
Après les attaques répétées contre le trop grand nombre de naissances, la prochaine cible sera-t-elle le vieil âge ? Verra-t-on bientôt des campagnes “antivieux” dans les médias contre ceux qui ont le toupet de ne pas mourir, sur les modèles des campagnes “anti-natalité” aux Etats-Unis ? (Campagnes anti natalité aux USA) “Mémé, tu es bien gentille, mais nous sommes déjà 7 milliards !”
Nous devrons bien un jour reconnaître que notre monde souffre davantage de l’égoïsme que de la surpopulation.
Bien sûr, il faudra revoir nos façons de penser, nos modes de vie. Le vieillissement de la population imposera de changer, mais c’est un défi à relever. Nous ne pourrons pas le relever en nous attaquant à l’homme : il est davantage la solution que le problème !
 
 

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