A Bayonne, l’euthanasie révèle son vrai visage
3 septembre 2011
La révélation au cœur de l’été d’une nouvelle affaire d’euthanasie à Bayonne nous a brutalement remis dans le bain de l’actualité politique et médiatique. Si l’on en croit les révélations faites par la presse, le Dr Bonnemaison, médecin urgentiste de son état, aurait donc provoqué volontairement la mort de plusieurs personnes âgées ces dernières semaines.
C’est le personnel soignant du service, constatant ces pratiques euthanasiques, qui a prévenu l’administration de l’hôpital, administration qui a déclenché une enquête, enquête qui a conduit à alerter le procureur de la République.
Immédiatement, surfant sur cette affaire, nous avons vu de nombreuses prises de positions visant à soutenir l’attitude du médecin. Une pétition a été organisée.
Et même une manifestation, pilotée par les syndicats de l’hôpital de Bayonne, qui a réuni quelques personnels de l’hôpital déclarant soutenir le médecin.
L’ADMD, le lobby de l’euthanasie, a profité de l’occasion pour réaffirmer sa revendication d’une loi légalisant l’euthanasie.
On nous a ressorti un sondage montrant que les Français sont, dans leur immense majorité, favorables à l’euthanasie lorsqu’on leur propose un choix truqué. S’il fallait choisir entre une fin de vie atroce ou une mort dans la douceur provoquée par la piqûre léthale, nous serions certainement nombreux à préférer la deuxième option.
Mais le choix n’est pas celui-là : la mort n’est heureusement pas toujours atroce, et l’euthanasie n’est guère douce. Quant au sondage : il n’est guère honnête.
Cette affaire nous aide en tout cas à mieux percevoir certains des enjeux de l’euthanasie.
D’après les informations dont nous disposons, il semble que ces personnes qui ont été tuées par le geste euthanasique avaient plutôt le désir de voir leur santé s’améliorer. C’est d’ailleurs pour cette bonne et simple raison qu’elles sont allées à l’hôpital.
Voilà qui révèle la logique même de l’euthanasie : ceux qui n’hésitent pas à juger des vies comme indignes d’être vécues ont bien vite fait de passer à l’acte. Qu’il y ait ou non une demande de la personne concernée. Est-ce un paradoxe de voir ceux qui affirment vouloir respecter la liberté venir contrarier cette dernière ? Ou n’est-ce pas plutôt une révélation de leur vraie nature ?
Les apôtres de l’euthanasie revendiquent une mort douce. D’ailleurs, qui voudrait mourir dans la violence ? Pourtant, ces personnes ont été euthanasiées aux urgences, dans une ambiance d’inconfort, d’hyperactivité, de bruit et de lumière qui tranche avec celle qu’on espérerait pour une fin de vie apaisée. Elles ont été euthanasiées au moyen d’une injection de curare, produit qui a pour particularité de paralyser les muscles et en particulier les muscles respiratoires.
Pour une mort douce, on pourrait rêver mieux… L’euthanasie n’est pas douce.
Il y aurait évidemment encore beaucoup à dire. Nous y reviendrons car l’euthanasie sera un des sujets récurrents de l’année.