PARIS, 25 janvier 2011 – Quelques centaine de bénévoles de l’Alliance pour les Droits à la Vie (ADV), drapés dans des « linceuls » ou déguisés ensoignants ont manifesté pour dire « Non à l’euthanasie ! », mardi devant le Sénat, qui examinait dans la soirée un texte sur cette question.
Les manifestants étaient 700 selon les organisateurs, 400 selon la préfecture de police.
Pendant plus d’une heure, ADV a présenté devant les grilles du Palais du Luxembourg une scénographie accompagnée de la voix de Klaus Nomi, le célèbre contre-ténor allemand, mort du sida, ou encore de cris assourdissants de corbeaux.
« Non à l’acharnement thérapeutique, non à l’euthanasie, oui aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie », proclamaient les manifestants, des « gisants » drapés de tulle blanc, des « soignants » portant blouses et masques chirurgicaux, ou encore des « faucheuses » vêtues de noir.
« Cette idée qu’il n’y ait plus rien à faire (avec un malade, ndlr), c’est très grave. Il y a toujours quelque chose à faire pour aider », a expliqué à l’AFP le Dr Xavier Mirabel, président d’ADV. Ce cancérologue est régulièrement auditionné au Parlement sur ce sujet.
« Ce n’est pas anodin que l’on discute en même temps de la prise en charge de la dépendance et que l’on se pose la question de savoir si on a les moyens de la financer. Mais j’espère bien que l’on a les moyens de la financer ! », a-t-il ajouté.
« On est là, à un carrefour où notre société se pose des questions de solidarité de fond. Pour moi, l’enjeu c’est de savoir si on va continuer à être solidaire ou baisser les bras », a souligné cet ardent défenseur du soin palliatif et de la lutte anti-douleur.
« Si quelqu’un souffre de façon insupportable, il faut le soulager. Si quelqu’un souffre de façon insupportable de la solitude il faut soulager sa solitude, et si quelqu’un souffre de façon insupportable de la dépendance, il faut soulager cette dépendance », a-t-il souligné.
Que dire de la démarche de ceux qui partent à l’étranger pour demander à être euthanasiés ? « Elle résulte du fait qu’ils n’ont pas rencontré sur leur chemin, chez nous, l’accompagnement qui aurait pu éviter cela », a répondu le Dr Mirabel.
Et « cela doit susciter chez nous un surcroît d’efforts et de ressources pour que demain les souffrants soient soulagés et accompagnés correctement », a conclu le président d’ADV.
Pour ce bénévole – catholique pratiquant – François de Montmarin, « il est effrayant de voir que ceux qui ont légitimement milité contre la peine de mort hier, voudraient aujourd’hui mettre en route la peine de mort pour des malades. On ne supprime pas la souffrance en supprimant le patient ».