Thomas Beatie vient d’accoucher à l’âge de 34 ans. Thomas Beatie avait suscité un intérêt international lorsqu’en avril dernier, il s’était montré dans la célébrissime émission populaire d’Oprah Winfrey, aux Etats-Unis.
Les téléspectateurs avaient pu assister ébahis à la cérémonie d’échographie d’un ventre de femme enceinte de cinq mois porté par un buste d’homme, orné d’une barbiche.
Dissipons d’emblée tout malentendu : Thomas Beatie, prénommé Tracy par ses parents, n’est pas un homme mais une femme. Toutes ces cellules en attestent qui contiennent les deux chromosomes X, signature indélébile du sexe féminin.
Tracy désirait « épouser » une autre femme, Nancy. Pour ce faire elle a obtenu, il y a une dizaine d’années, des interventions chirurgicales et hormonales lui donnant l’apparence d’un homme (pilosité masculine, ablation des seins).
C’est bien une femme – fusse-t-elle à barbe – dont il s’agit, même si sa grossesse stupéfait la planète après avoir atterré sa famille. Quoi qu’en disent certains médias, abusés ou complaisants, quoi qu’en dise l’état civil qui lui a accordé un « changement de sexe » administratif, quoi qu’en disent les apparences, conséquence de bricolages médicaux, d’imprégnations hormonales et d’opérations chirurgicales en particulier de l’ablation des seins, Thomas est bien une femme.
D’ailleurs, c’est parce qu’elle avait conservé ses organes génitaux féminins qu’elle est capable de procréer.
On dit que c’est parce que Nancy se découvrait stérile que Thomas se serait résolue à demander une insémination artificielle avec donneur quitte à interrompre les traitements hormonaux masculinisant. Après le refus effarés des premiers médecins consultés, elle a manifestement trouvé des complices.
Naîtra finalement en juillet une petite fille. Nancy se prétend, d’ores et déjà, son unique « maman » tandis que Tracy, que l’on ne connait plus que sous le nom de Thomas, se désigne en père, bien qu’elle ait fourni un ovocyte et non pas un spermatozoïde pour concevoir son enfant et que ce soit son utérus qui l’ait porté.
Evidemment, cette histoire pourrait prêter à sourire si les enjeux n’étaient importants.
Les extrémistes de la théorie du « gender » qui voudrait nous faire croire que la différentiation sexuelle ne serait qu’une question culturelle, que chacun pourrait être indifféremment homme ou femme selon son souhait, que les filles jouent à la poupée par conditionnement et les garçons à la guerre, aux trains électriques ou avec leurs voitures miniatures pour les mêmes raisons ; ces militants du « gender » voient dans cette affaire une aubaine.
De même, une frange des militants homosexuels qui réclament d’accéder à l’assistance médicale à la procréation voudraient y voir un exemple à suivre.
Mais au fond, l’histoire effrayante de la grossesse qu’on prétend « masculine » ne témoignerait-elle pas plutôt qu’il y a des réalités naturelles qu’il est illusoire de prétendre contester ? Une femme reste une femme. Deux femmes ensemble ne peuvent procréer. Que cette mère soit travestie de façon médicalement assistée n’enlève rien à sa maternité. Et, comme toujours, c’est l’enfant qui est la principale victime de ce jeu de dupes.