La décision de l’Assurance Maladie de rembourser les tests de dépistage prénatal non-invasif (DPNI), y compris pour les cliniques privées, est parue au Journal officiel du 27 décembre 2018 et prendra effet mi-janvier 2019. Le montant du test de DPNI s’élève à 390€.
Trois arrêtés, fixant les modalités d’application de ce DPNI, ont également été publiés le 20 décembre dernier au Journal officiel. Le premier arrêté fixe les règles de bonnes pratiques en matière de dépistage et de diagnostic prénatals ajoutant le DPNI aux examens faits au cours du premier trimestre si les facteurs de risque de trisomie 21 sont importants ; le deuxième arrêté rajoute les informations sur le DPNI destinées aux futurs parents, dont le diagnostic de trisomie 21 est « à risque » ; le troisième arrêté fixe les modalités de transmission à l’Agence de la biomédecine des données des femmes enceintes diagnostiquées à risque .
Un décret paru au Journal officiel du 7 mai 2017 avait déjà intégré ce test de dépistage prénatal à la liste des examens de diagnostic de la trisomie 21 pendant la grossesse. Depuis mai 2017, la Haute autorité de santé (HAS) préconise le DPNI : au moyen d’une simple prise de sang réalisée au cours du premier trimestre de grossesse, les chercheurs analysent l’ADN du bébé, visible dans le sang de sa mère via les cellules du fœtus qui y sont présentes. Si les résultats sont jugés « ininterprétables », un deuxième test est possible, également remboursé.
Ce test est proposé aux femmes dont le risque de trisomie 21 de leur foetus a été évalué et compris entre 1/1000 et 1/51, suite à un premier dépistage comprenant une échographie de clarté nucale et un test sanguin de marqueur sérique.
D’après la Haute autorité de santé, près de 58.000 femmes pourraient avoir recours à ce test chaque année, sur un total de 800.000 grossesses. La HAS estime pouvoir détecter 15% en plus d’enfants porteurs de trisomie, tandis que le nombre de caryotypes fœtaux par amniocentèse serait divisé par quatre. Mais le DPNI n’évite pas complètement le recours à l’amniocentèse puisque, dans le cas d’un résultat positif et pour un niveau de risque supérieur à 1/50, une amniocentèse est recommandée d’emblée (auparavant, celle-ci était proposée dès le risque de 1/250).
Pour Alliance VITA, la traque de la trisomie s’intensifie toujours plus, année après année. On se demande qui pourra échapper à un tel acharnement qui place la France au tout premier rang des pays du monde en matière d’eugénisme.