Le Conseil national de l’Ordre des médecins a diffusé un communiqué de presse, le 10 octobre dernier, pour exprimer son opposition à la suppression de la clause de conscience spécifique à l’avortement : « Parce que cela ne permettra pas de garantir l’accès sans entrave à l’IVG, l’Ordre s’oppose à la suppression de la clause de conscience spécifique. ».
De son côté, l’Académie Nationale de Médecine s’oppose à l’allongement des délais pour des questions médicales : « L’allongement du délai à 16 semaines d’aménorrhée ne répond à aucune demande légitime des femmes qui espèrent au contraire une prise en charge plus rapide, avec le risque d’augmenter le délai de leur démarche, – cet allongement entraînera inéluctablement une augmentation significative des complications à court ou à long terme. ». D’autre part, l’Académie déconseille la pratique de l’avortement chirurgical par les sages-femmes, quel qu’en soit le terme et compte tenu de leur absence actuelle de qualification chirurgicale.
Pourquoi ces prises de position interviennent-elles après le vote par les députés, en première lecture, de la proposition de loi « visant à renforcer le droit à l’avortement » ? En réalité, ni les représentants des professionnels de la santé, ni d’ailleurs la société civile, n’ont été consultés. La rapidité avec laquelle cette proposition de loi a été examinée, à peine un mois après son dépôt, a pris tout le monde de court, sans possibilité de débat public.
Pourtant, le sondage IFOP “les Français et l’IVG“, publié le 7 octobre dernier, révèle que la préoccupation des Français n’est pas de faciliter ou banaliser encore plus l’avortement. Au contraire, les Français pensent que la société aide davantage les femmes à éviter l’IVG et sont favorables à ce que les pouvoirs publics mettent en place une véritable politique de prévention de l’IVG.