Le département d’état américain a indiqué le 3 avril 2017 qu’il stoppait le financement du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) pour l’année 2017, en raison de son action en Chine en matière de planification familiale.
La décision d’arrêt de financement du FNUAP se base sur le fait « que la politique de planning familial en Chine implique toujours le recours à l’avortement coercitif et à la stérilisation involontaire ». Selon l’AFP, Le FNUAP sera « privé de 32,5 millions de dollars de financements pour l’année fiscale 2017, que le gouvernement américain attribuera à d’autres programmes de santé internationaux, selon le département d’Etat. En 2015, le FNUAP a reçu un total de 979 millions de dollars de contributions, selon son site internet. »
Les Etats-Unis n’ont pas pour autant annoncé baisser leur contribution aux politiques de planification familiale, évaluée à 600 millions de dollars.
Cette décision fait suite au décret du 23 janvier 2017 réinstaurant la politique dite de « Mexico City » », en référence à la ville de Mexico où s’est tenue la Conférence Internationale des Nations Unies sur la Population de 1984, pendant laquelle le président Reagan avait annoncé la première mise en place de cette politique.
Historiquement, la Politique de Mexico fut instaurée en Août 1984 par le président Reagan en appui du « Foreign Assistance Act » de 1961, qui interdit aux organisations non-gouvernementales (ONGs) « financées par des fonds publics américains de financer le recours à l’avortement comme méthode de planning familial, ou de motiver ou d’obliger toute personne à pratiquer des avortements ». Le décret de Reagan, dit « Politique de Mexico City » étend le « Foreign Assistance Act » en interdisant le financement par l’USAID des ONGs qui, quand bien même elles ne financeraient pas la pratique d’avortements, « exercent des activités liées à l’avortement comme informer, conseiller ou faire de la publicité pour ou sur l’avortement » ou des « activités de lobbying auprès d’un gouvernement étranger pour légaliser ou rendre disponible l’avortement auprès de la population ». Ces interdictions de financement s’appliquent également aux ONGs qui utiliseraient des fonds autres que ceux de l’USAID pour financer leurs activités liées à l’avortement, ou qui recevraient leurs fonds via un accord avec une autre association bénéficiaire des fonds américains qui les lui transfèrerait.
Cette Politique de Mexico est appelée par ses détracteurs « Global Gag Rule » ou « Règle du Bâillon Mondial ». Elle fut ensuite abrogée par le président Clinton, réinstaurée sans modifications par le président Bush, puis à nouveau abrogée par le président Obama.
Le nouveau décret de Donald Trump renforce la politique de Mexico en l’élargissant à tous les financements provenant de fonds d’assistance pour la santé. Cela signifie que les ONGs qui ne seront pas en règle vis-à-vis de cette réglementation seront privées non seulement des fonds de l’USAID, mais également de tout fonds d’assistance mondiale américain, provenant de quelque département ou agence d’Etat que ce soit.
Cet élargissement permet d’appliquer le décret à une ONG qui recevrait des financements du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), ce qui fut le cas sous la présidence Bush, alors que le FNUAP fut accusé d’avoir soutenu la politique chinoise de l’enfant unique en finançant des IVG.
La déclaration de la Conférence internationale sur la population et le développement en 1994, qui a rassemblé 179 états, affirme que « L’avortement ne devrait, en aucun cas, être promu en tant que méthode de planification familiale. »