Audience CEDH pour Vincent Lambert

07/01/2015

Le 7 janvier 2015 à Strasbourg, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a procédé à l’examen de la requête d’une partie de la famille de Vincent Lambert pour annuler la décision du Conseil d’Etat, rendue le 24 juin 2014, de mettre fin à l’alimentation et de l’hydratation artificielles de ce tétraplégique de 38 ans, en état « végétatif ».

Lors d’une audience de deux heures, les différents protagonistes de cette affaire ont pu exposer leurs arguments.

Le représentant du Gouvernement français a argué d’une « dégradation de conscience de M. Lambert » et de sa volonté exprimée avant son accident, selon sa femme, de ne pas être maintenu artificiellement en vie. Selon lui, une poursuite des traitements – caractérisée par son alimentation artificielle – relèverait de « l’obstination déraisonnable. »

Son épouse, Rachel Lambert, n’a pas souhaité s’exprimer mais son avocat a lu des extraits de son livre, en citant notamment cette phrase : « Laisser partir Vincent est ma dernière preuve d’amour ».

Les parents de Vincent Lambert ont dénoncé une « euthanasie déguisée ». Ils ont souligné que leur fils n’avait pas rédigé de directives anticipées et rappelé qu’il « n’est pas en fin de vie, il est handicapé. »

Leur avocat, Maître Jean Paillot, a précisé que Vincent Lambert ne recevait « aucun traitement médicamenteux, il n’est relié à aucune machine », en ajoutant que « sa situation de santé est stable et il est apaisé ». Selon lui, l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation constituerait une violation du droit à la vie, garanti par l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme. Il rappelle qu’environ  1 700 personnes en France « se trouvent dans le même état de santé. […] Notre société ne peut pas fonctionner comme le jeu télévisé « Le maillon faible », où le plus mauvais des candidats est éliminé ».

Suite à cette audience, la Grande Chambre de la CEDH ne rendra son arrêt que dans au moins un à deux mois.

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