Première mondiale : le canton de Vaud a approuvé par une votation d’initiative populaire dimanche 17 juin 2012 la mise en place d’un cadre légal pour le suicide assisté.
L’association militante Exit, à l’origine de cette initiative, entendait qu’il n’y ait pas de limitation au suicide assisté pour contrer le refus de certains établissements médicaux sociaux (EMS) qui accueillent les personnes âgées à ce qu’il soit pratiqué dans leurs murs. C’est le contre-projet proposé par le gouvernement du canton qui l’a emporté avec plus de 60% de oui, et une participation de 43% des électeurs selon l’agence suisse ATS. Le suicide assisté consiste en ce que la personne elle-même prenne la dose mortelle.
Le contre-projet validé propose un cadre plus strict au suicide assisté en l’ouvrant également aux hôpitaux publics mais sans remettre en cause fondamentalement sa pratique. Selon l’AFP : « A l’avenir l’aide au suicide sera acceptée à la fois dans les établissements subventionnés et les hôpitaux publics à la condition notamment qu’un médecin vérifie la capacité de discernement de la personne, que celle ci souffre d’une maladie incurable et que des alternatives tels que les soins palliatifs aient été discutées avec elle. » (17 juin 2012). Désormais les établissements qui refuseraient cette pratique risquent de ne plus être subventionnés.
Cette votation a ouvert un débat houleux : des chrétiens notamment ont activement milité pour le « non, non ». Ils ont plaidé pour renvoyer dos-à-dos ces propositions, considérant qu’elles entravent toutes deux la liberté de conscience et banalisent le suicide assisté jusque-là seulement toléré. Au niveau fédéral, le gouvernement suisse avait refusé en juin 2011 de réglementer de manière spécifique l’assistance organisée au suicide.