Pays-Bas : l’euthanasie s’étend

24/11/2011

Les Pays-Bas poursuivent leur course vers l’eugénisme, en toute bonne conscience. Ce n’est pas la première fois que des malades souffrant de la maladie d’Alzheimer sont euthanasiées en Hollande, comme en Belgique. Mais, jusqu’à présent, c’étaient des personnes au stade de début de la maladie qui étaient mises à mort sur leur demande.

Alors, pourquoi le puissant lobby de l’euthanasie néerlandais s’est-il réjoui la semaine dernière ? Parce qu’une femme de 64 ans qui souffrait d’une phase avancée de démence a été euthanasiée en mars dernier. Et les différentes commissions en charge de la surveillance de l’euthanasie n’y ont finalement rien trouvé à redire.

Certes, alors qu’elle était encore en pleine conscience, elle avait signé des directives anticipées disant qu’elle ne voulait pas vivre dans une situation de dépendance. Le fait nouveau, c’est que cette personne, en phase avancée d’une démence, était incapable de consentir. Voilà qui nous rappellera les euthanasies de Bayonne par le Dr Bonnemaison. Ou celles de Christine Malèvre, l’infirmière tueuse en série dans les années 80.

En absolutisant un désir exprimé préalablement, dont on sait pourtant combien il peut être ambivalent, on en vient à nier la liberté tout en prétendant, avec hypocrisie, la respecter.

Au Pays-Bas comme en France, les lobbies de l’euthanasie se réjouissent donc, révélant ainsi leurs intentions : le désir de mort une fois exprimé doit être exécuté.

Les Pays-Bas ont été le premier pays au monde à avoir institutionnalisé la piqûre létale, le 1er avril 2002. La législation hollandaise a évidemment prévu des critères de précaution, des commissions de surveillance etc … Le système de contrôle a donc considéré cette euthanasie comme parfaitement licite, malgré l’impossibilité à acquiescer.

Cette affaire éclaire cruement les options politiques hollandaises, dans un contexte de vieillissement de la population, d’augmentation préoccupante du nombre de personnes âgées dépendantes, de grave crise économique, de difficultés à adapter le système de soins aux besoins, de fragilisation des familles etc…

Une vigoureuse campagne d’information au Pays-Bas vise à convaincre l’opinion que l’euthanasie est une bonne option en particulier pour les personnes âgées dépendantes. Et que l’écriture de directives anticipées est un moyen de protéger sa famille et la société.

Le message que la société néerlandaise envoie donc aux malades, à leurs familles, aux soignants, c’est que la démence justifie la mort. Autrement dit, que la vie des personnes ne disposant pas de toutes leurs capacités intellectuelles ne mérite pas d’être vécue.

Face à cette dérive, et malgré les difficultés qui sont souvent immenses, il nous faut réaffirmer que la vie des personnes âgées, fussent-elles dépendantes, ne peut pas être une variable d’ajustement aux contraintes économiques.

Toute personne, même souffrant d’une déficience, d’un handicap, acquis ou congénital, mérite d’être aimée et soutenue. Nos sociétés doivent rester solidaires des plus fragiles. Sinon, elles iront à leur perte.

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