Aide au suicide des retraités en Suisse

14/11/2014

Les maisons de retraite du canton de Neuchâtel en Suisse devront permettre à leurs pensionnaires de recourir à l’aide au suicide dans leurs murs, selon la décision du Grand Conseil de ce canton, adoptée par 80 voix contre 16 le 4 novembre 2014. C’est le deuxième canton suisse, sur les 26 existants, à modifier la loi en ce sens, après le canton de Vaud en juin 2012.

L’aide au suicide, où la personne prend elle-même la dose mortelle, est tolérée en Suisse ; mais elle doit s’effectuer à domicile ou dans des locaux d’associations. Or, selon la décision du Grand Conseil de Neuchâtel, un canton situé dans l’Ouest de la Suisse, la liberté de choix des patients doit l’emporter sur le règlement intérieur des maisons de retraite. Le patient qui en fait la demande pourra désormais bénéficier de l’aide au suicide s’il souffre d’une maladie grave et incurable et s’il n’a plus de domicile. C’est Exit A.D.M.D., une association de la Suisse francophone pro-euthanasie qui propose des services d’assistance au suicide, qui sera chargée d’aider ces patients à mourir au sein des maisons de retraite.

Cette nouvelle disposition légale concerne une soixantaine d’établissements publics dans le canton, des « homes » et des EMS (établissements médico-sociaux). Ils seront contraints de mettre à la disposition de leurs résidents qui en ont fait la demande une chambre, mais leur personnel ne sera pas tenu de prendre part à l’assistance au suicide, prise en charge entièrement par Exit A.D.M.D. La possibilité d’une objection de conscience ou d’une dérogation est exclue pour ces établissements qui bénéficient de fonds publics. Pourtant, l’Association neuchâteloise des établissements pour personnes âgées (ANEMPA) et de l’Armée du Salut avaient demandé cette possibilité, mettant en avant les problèmes religieux ou philosophiques que cette loi pouvait poser.

En Suisse, plusieurs associations proposent des services d’assistance au suicide. Les associations Exit A.D.M.D pour la Suisse francophone et l’association Exit pour la Suisse germanophone assistent les résidents suisses uniquement, tandis que l’association Dignitas accueille chaque année de nombreux étrangers, principalement des Allemands et des Britanniques, venus en Suisse pour mettre fin à leurs jours. La France arrive en troisième position, avec 66 Français ayant eu recours à un suicide assisté en Suisse entre 2008 et 2012.

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