Six femmes thaïlandaises ont porté plainte, ce mercredi 14 janvier, contre l’Etat thaïlandais pour récupérer leurs enfants qui avaient été remis aux services sociaux et qui sont actuellement dans un orphelinat. Ces neuf enfants, trois paires de jumeaux, sont nés dans le cadre d’une « Gestation Pour Autrui » (GPA) commanditée par un jeune milliardaire d’origine japonaise.
Leur plainte est fondée sur un manque de soins prodigués aux enfants par les services sociaux, ce qu’ils démentent. D’après une déclaration de Suvanna Pinkaew, directrice du bureau de protection de la jeunesse du ministère du Développement social, il n’aurait jamais été question que les enfants soient définitivement séparés de leurs mères, mais le ministère doit d’abord procéder à des enquêtes sociales pour s’assurer qu’elles sont en mesure de les élever.
Ces enfants ont été retirés à leurs mères dans le cadre de l’enquête qui avait dévoilé le scandale de leurs conditions de naissance, au sein d’un projet « d’enfantement en série » conduit par Mitsutoki Shigeta. Ce milliardaire japonais louait un appartement à Bangkok pour des femmes utilisées comme « mères-porteuses » qui avaient donné naissance pour lui à au moins 9 bébés.
La douloureuse affaire du petit «Gammy », né d’une mère porteuse en Thaïlande et abandonné par le couple commanditaire australien en raison du handicap du petit garçon (porteur d’une trisomie 21) avait déclenché une indignation mondiale puis une enquête officielle par les autorités thaïlandaises sur les cliniques de procréation assistée et sur le commerce de la GPA largement développés à cause d’un grave flou juridique. Cette enquête avait mis en lumière cette « usine à bébés » de Bangkok.
Suite à ces scandales répétés, le Parlement thaïlandais a adopté le 28 novembre 2014, en première lecture, un projet de loi visant à interdire le recours à une mère porteuse, sauf au sein d’une famille ou pour des amis, dans des conditions strictement contrôlées.
La GPA viole le droit européen et international, en particulier les conventions sur les droits de l’enfant (1989), sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979), en matière d’adoption (1967 et 1993), sur la lutte contre la traite des êtres humains (2005), sur les droits de l’homme et la biomédecine (1997).
Alliance VITA dénonce avec fermeté ces pratiques contraires à la dignité humaine, aux droits des femmes et des enfants. Alliance VITA est membre de l’Union Internationale pour l’Abolition de la Gestation pour Autrui (International Union for the Abolition of Surrogacy), qui a lancé la pétition internationale No Maternity Traffic demandant au Conseil de l’Europe de s’engager pour l’interdiction effective de toute forme de GPA.