Vers l’euthanasie des “vieux” ?

23/12/2011

La dépendance, particulièrement la dépendance des personnes âgées, sera une des questions majeures des prochaines décennies.

Les constats sont imparables : vieillissement de la population, importante augmentation en proportion des plus de 80 ans dont plus de 10 % seraient dépendants. La maladie d’Alzheimer touche à partir de 85 ans une femme sur 4 et un homme sur 5. On évalue à 800 000 le nombre de personnes atteintes actuellement en France.

Les difficultés de ces personnes âgées sont considérablement majorées par la solitude. Solitude provoquée par la perte du conjoint, l’apparition de problèmes de santé invalidants qui enferment au domicile, ou par le manque de considération qui est en lui-même un facteur d’isolement, de repli sur soi.

Naturellement, la famille est le lieu idéal de la solidarité. Mais les familles sont aujourd’hui fragilisées : moins nombreuses, éclatées géographiquement ; et, pour certaines, moins solidaires, touchées par l’individualisme.

Certains décrivent la situation des personnes âgées comme une forme d’« euthanasie sociale », évolution d’une société mue par l’utilité et la rentabilité.

En Belgique et aux Pays-Bas, on est carrément passé à l’acte. La pratique euthanasique y dérape régulièrement. Il y a encore quelques jours, on apprenait l’euthanasie au Pays-Bas d’une femme atteinte d’une malade d’Alzheimer à un stade avancé, alors qu’elle ne pouvait y consentir.

En Belgique comme aux Pays-Bas, les pressions s’intensifient pour euthanasier les personnes âgées, même si elles ne souffrent d’aucune pathologie grave. Une proposition de loi a d’ailleurs été déposée au Parlement néerlandais pour but autoriser les personnes de plus de 70 ans à obtenir l’euthanasie sans motif médical.

En France, nous n’en sommes pas là (ou pas encore là ?). Mais l’euthanasie présumée d’au moins 9 personnes âgées aux urgences de l’hôpital de Bayonne ces derniers mois, ainsi que les réactions immédiates de soutien au médecin mis en examen, révèle sans doute l’évolution du regard d’une partie de la société française sur la place des seniors.

C’est dans ce contexte que certains partis politiques, au premier rang desquels le parti socialiste, nous concoctent un programme pour l’après-présidentielle avec l’euthanasie. Que les personnes âgées soient majoritairement opposées à l’euthanasie, comme le révélait une étude récente, ne semble guère les émouvoir. Ils suivent plutôt des experts comme Jacques Attali, qui prédisait dans un de ses derniers livres : « l’euthanasie deviendra un instrument essentiel de gouvernement ».

Pour cette raison, 60 manifestations étaient organisées ce samedi dans toute la France à l’occasion de la journée internationale des Droits de l’Homme par l’association Alliance Vita, avec le slogan : « Non à l’euthanasie des « vieux » – Solidaires des plus fragiles »

Les membres d’Alliance VITA voulaient interpeller les candidats aux présidentielles et aux législatives qui suivront en leur demandant :

1° de refuser une loi légalisant l’euthanasie
2° de voter une loi organisant le financement et la prise en charge de la dépendance, pour anticiper l’augmentation de la population des personnes âgées
3° de promouvoir une culture qui donne toute sa place au grand âge au cœur de la société.

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