La triple menace de l’euthanasie

17/10/2011

 

Les exemples étrangers montrent que la légalisation de l’euthanasie constitue une triple menace.

 

L’euthanasie brise la confiance entre soignants et soignés

Légaliser l’euthanasie instille un climat d’insécurité et de méfiance entre les personnels de santé, ceux qu’ils soignent et leurs proches.

Supprimer l’interdit de tuer, c’est porter profondément atteinte à notre système de santé fondé sur la relation de confiance entre soignants et soignés. Cette  confiance permet, sans suspicion, d’administrer les soins antidouleurs, de limiter ou d’arrêter des traitements disproportionnés ou inutiles. Elle permet d’engager sereinement l’accompagnement médical, social et psychologique adapté à chaque personne dépendante ou malade, jusqu’au terme naturel de sa vie.

C’est ce qu’offrent les soins palliatifs.

 

L’euthanasie pousse à l’exclusion des personnes les plus vulnérables.

La légalisation de l’euthanasie a un impact social majeur, dépréciant l’image que les personnes fragiles et dépendantes ont d’elles-mêmes. Proposer l’euthanasie, en réponse à une grande souffrance physique ou psychique, incite les personnes malades à ne voir que la mort comme issue possible à leur épreuve.

C’est oublier que les personnes en fin de vie peuvent être sujettes à un sentiment d’abandon lié à la défaillance de leur entourage ou à un état dépressif et que leur besoin prioritaire est l’accompagnement et l’attention. C’est dans ces moments que la solidarité sociale doit s’incarner. La demande de mourir d’un malade, qui reste en réalité exceptionnelle, implique la société tout entière par la notion de dignité qu’elle renvoie : mourir dans la dignité signifie exactement le contraire de
l’euthanasie et du suicide assisté.

En provoquant la mort, la société cautionnerait l’idée qu’une personne a perdu sa dignité.

Les autres patients dans le même état seraient-ils devenus indignes de vivre ?

 

L’euthanasie n’est pas compatible avec le développement des soins palliatifs

Notre société reconnaît le droit d’accéder aux soins palliatifs et de refuser l’acharnement thérapeutique (loi relative aux droits des malades de 2002 et loi relative à la fin de vie de 2005).

Toute personne en fin de vie a donc le droit de bénéficier de soins « proportionnés ». Les soins palliatifs permettent aujourd’hui de répondre à toutes les situations, y compris les plus douloureuses, et aux souffrances extrêmes des grands malades. Au contraire, l’euthanasie est une réponse brutale, en contradiction avec les immenses progrès accomplis pour améliorer la prise en charge de la fin de vie. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) exprime clairement l’incompatibilité entre ces soins et la pratique de l’euthanasie.

Le Conseil de l’Europe appelle les pays européens à développer leurs structures de soins palliatifs et à réfléchir sur l’élargissement de ce concept aux maladies chroniques non mortelles, souhaitant faire des soins palliatifs « un pilier essentiel du droit des patients ».

Avec un budget de 230 millions €, le plan de développement des soins palliatifs 2008-2012 prévoit un doublement du nombre de patients pris en charge (passer de 100 000 à 200 000 personnes), et le renforcement de la formation des soignants pour mieux diffuser la culture palliative dans notre pays.

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